Labyrinthe
Il faisait nuit encore en plein midi
Ton sourire vint agiter le ciel
Cinglant vertige arrachant ma peau
Tout un peuple de mots
De nuées, d'aventures
S'évanouirent sur l'amère blancheur de ta peau
Inaccessible à toute inscription
Belle énigme de goudron et d'eau vive
Qui toujours s'échappe, toujours me hante
Toi qui jamais ne sera compagne ni reine
Magicienne tutélaire de mes vies avortées
Étoile lointaine à même le coeur
Brûlante et désinvolte
Ariane aux labyrinthes brisés
Tu sèmes tes fils où se prend mon désespoir
Qui a même couleur de champ brûlé que tes yeux
Dédaignant le piège que tu tends
Prison et liberté ont pour toi même saveur
Ce qui survient de l'autre côté ne reçoit de toi nulle autre attention
Que quelques coups de dents hilares
La gourmandise de tes actes naît de l'aridité de tes rêves
Tu sèmes
Et veille à ne rien cueillir
Errante comme le souffle même.
Pierre Charp, Août 2008