Dégage!
Tel en cette glace bleutée se noue le fors intérieur
Regards sur le désert qu'usent
Mille tableaux de chair et de vent
Il oserait nier le monde
Et ce mépris hautain l'accommoderait
S'il n'en devinait le chiffre
Ces buissons et ces corps que son regard éventre
Il les reconnaît
Ses entrailles, sa voix, ses sens qui s'amusent et se moquent
S'en allant pourrir suavement sous l'angle des rues
Feuillage trouble pour topologie
Bancs brisés pour élans
Passants non plus figures
Mais décor renversé caillots de rêve
L'univers étalement de sa nuit
Exhibitionnisme niais de celui qui se croyait être
Et n'a plus qu'un miroir à hanter
Etrange vertige à même le sol, couché, et que sa raison dénie
Mais qui courbe son sang et déchire ses reins
Pourquoi laisser indignement des traces de qui réclame le néant?
La corde qui le retient au verbe, sèche et froide, tenace
Et le rire, impitoyable complice, ne s'en laisse pas tromper
Qui sème sous ses pas trop raides les accidents rétifs et vains
Comme si l'impasse seule donnait sens à la marche
Quelle suprême insulte au silence, ce trop fier statuaire,
Que d'énoncer le rien
Ce bel imparfait aux courbes dionysiaques
Passant, il n'est personne ici
Le sable qui se soulève sous la caresse du vent seul
A droit de frôler l'évanescence