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Sang et eaux
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13 mars 2009

Dégage!

Tel en cette glace bleutée se noue le fors intérieur

Regards sur le désert qu'usent

Mille tableaux de chair et de vent

Il oserait nier le monde

Et ce mépris hautain l'accommoderait

S'il n'en devinait le chiffre

Ces buissons et ces corps que son regard éventre

Il les reconnaît

Ses entrailles, sa voix, ses sens qui s'amusent et se moquent

S'en allant pourrir suavement sous l'angle des rues

Feuillage trouble pour topologie

Bancs brisés pour élans

Passants non plus figures

Mais décor renversé caillots de rêve

L'univers étalement de sa nuit

Exhibitionnisme niais de celui qui se croyait être

Et n'a plus qu'un miroir à hanter

Etrange vertige à même le sol, couché, et que sa raison dénie

Mais qui courbe son sang et déchire ses reins

Pourquoi laisser indignement des traces de qui réclame le néant?

La corde qui le retient au verbe, sèche et froide, tenace

Et le rire, impitoyable complice, ne s'en laisse pas tromper

Qui sème sous ses pas trop raides les accidents rétifs et vains

Comme si l'impasse seule donnait sens à la marche

Quelle suprême insulte au silence, ce trop fier statuaire,

Que d'énoncer le rien

Ce bel imparfait aux courbes dionysiaques

Passant, il n'est personne ici

Le sable qui se soulève sous la caresse du vent seul

A droit de frôler l'évanescence

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